Pourquoi venir pratiquer la méditation zen, le zazen, dans un dojo zen ?
– Venir pratiquer zazen…
D’abord, zazen c’est quoi ? [1] C’est quoi la méditation zen ?
Et ça se pratique ?
Quelle est cette discipline qui implique le corps, dans tout ce que l’on entend communément sur le zen : une philosophie bouddhiste, un art de vivre,(…que l’on entend dire !), et pour atteindre la sérénité !?…
Alors, autant le faire chez soi après une petite initiation, on est plus tranquille, et ça coute moins cher en argent et en énergie !…
Pourquoi aller pratiquer zazen dans un dojo ?
La motivation, de loin c’est souvent de se sentir mieux, d’aller mieux dans sa vie… En quoi ? En tout ?… Le rythme stressant du travail, la vie de famille ou pas de famille, turbulente ou douloureuse de solitude, les scénarii répétitifs qui rendent fous, l’argent que l’on n’a pas ou trop ? Pas assez de place pour les loisirs peut-être, ou au temps accordé pour soi ? – c’est quoi soi ? – Découvrir, au mieux, ce qui ferait le plus plaisir ? Puisque l’on ne sait plus ou pas… Retrouver quelque chose, mais quoi ? Et au fait, se souvient-on de l’avoir déjà vécu ?…
C’est retrouver ? Trouver ? Changer ? Voir ?…
– Bref, pratiquer zazen dans un dojo zen, je peux vous dire au moins, moi qui pratique depuis une trentaine d’années, que c’est s’asseoir face à un mur, dans une posture pas évidente, souvent vectrice de sensation d’inconfort, de tensions, de sensations douloureuses même parfois…, pendant une heure…, une heure et demie… Une posture bi-millénairement étudiée de manière à ce que l’esprit ne se découple pas du corps… Corps et esprit ensemble, pas séparés… Permettre au corps même de penser…, panser l’esprit ?
Comme ce n’est pas évident, il est nécessaire de se voir indiquer des corrections pendant la séance. Sinon, qui peut voir que la posture se déstructure sous l’influence de l’activité de notre propre esprit, conscient/inconscient ?… Certainement pas soi !… On ne peut se voir physiquement de l’intérieur et de l’extérieur à la fois ! Pour cet exercice, quelqu’un de bienveillant extérieur peut aider à guider ce qui se passe à l’intérieur…
Il est possible de se tromper en ne voulant pas se confier au regard bienveillant des instructeurs, dans cette pratique. Faire ‘son petit zazen à soi’, son petit sur-place tranquille, son petit enlisement assuré, n’a rien à voir avec le chemin spirituel dont il est question.
– Venir, c’est aussi un effort, lâcher notre ego en cours par rapport à ce qui est en train de se vivre, lâcher parfois un moment agréable, pour s’asseoir dans une immobilité totale pendant une heure, une heure et demie, souvent pas possible chez soi…
Le dojo est l’endroit où l’on peut pratiquer ensemble cet effort juste, en toute sécurité…
Quelque chose veille contre les dérives personnelles…
Pas de zazen merveilleux, extatique, parfaitement illusoire, ‘à coté de la plaque’ de ce que nous avons à vivre ; nous n’y tiendrions pas longtemps…
Pas de zazen non plus proche de l’enfer, où l’on finit par définir les gens qui nous entourent comme des imposteurs, sans se rendre compte tout simplement que la non-conscience de la souffrance personnelle est à ce moment à l’œuvre et qu’elle nous fait reporter sur les autres, l’extérieur, la responsabilité de ces instants infernaux…
– Venir au zazen dans un dojo zen, peut être l’affaire d’une heure d’essai ou de toute une vie…. Quelle est la différence ? Certains seraient-ils ‘meilleurs en zazen’, genre 18 sur 20 ? ou mauvais, à 2 sur 20, bon à redoubler ?… Nuls, trop bêtes, ou franchement surdoués ? Peut-être même, certains parviendraient-ils à léviter ?…
Une heure, une vie, c’est quoi la différence, en vrai ?
Je crois que c’est le courage dans la persévérance de cette expérience qui fait la différence.
La différence, c’est prendre conscience qu’alors on nait à sa spiritualité, à la spiritualité…
Au-delà des religions, c’est cette force de vie qui motive à continuer, en dépit des évènements, des phénomènes de ce monde, parfois tout à fait insupportables…
Qu’est-ce qui permet, non pas de porter l’insupportable en sac à dos, mais de jouer avec, de danser avec… de se trouver dans la joie de vivre même avec ses pires chagrins…, si ce n’est la foi !
Et qu’est-ce que cette foi ?… Cette onde porteuse d’éternel qu’on va rejouer dans la vie quotidienne !
Alors, la motivation à quoi, au fait ?
– La vie, c’est la vie et nous en faisons partie en l’ayant trop oublié essentiellement… Retrouver ce sens, cet essentiel a de multiples visages, les adopter tous, avoir le désir de les adopter tous, c’est assurément moins souffrir… plutôt que vouloir n‘en retenir qu’un seul aspect…, celui qui a le goût de notre si attachante souffrance !…
– Alors, quelle aventure de venir pratiquer zazen dans un dojo zen !
Quelle aventure de faire le vœu de cesser de vivre un parallèle de vie à la vie dans un rêve souffrant, et décider de ne plus mourir,… tout en mourant à l’attachement c’est-à-dire à ce qui ne nous appartient pas et que nous contenons tous… face à ce ‘putain’ de mur.
– Chacun contient cette étincelle de tous les temps qui ne meurt jamais…
La partager en conscience ensemble, c’est ça la lumière de la vraie joie….
Alors, pourquoi ne pas essayer de venir pratiquer zazen dans un dojo zen, en oubliant tout ce que je viens de vous dire parce que C’EST VOUS QUI DÉCIDEZ!
Voyez vraiment vous-même…, c’est le meilleur moyen, peut-être d’apercevoir, peut-être de marcher véritablement sur ce chemin, de centre à soi-même ?...
A vous de décider…, et de tout cœur, peut-être à bientôt.
Florence.
[1] [ces mots envoie un lien vers le texte « Qu’est-ce que la pratique du Zen au dojo zen de Rouen ? du site zenrouen]